La Horde
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FANTASY MON AMOUR,mickael moorcock  Empty FANTASY MON AMOUR,mickael moorcock

Sam 20 Avr 2013, 17:03
Heroic fantasy

La plupart des cycles de Moorcock sont des œuvres de fantasy. La création d'Elric de Melniboné, en 1961, est suivie de celle de Dorian Hawkmoon en 1967, de Corum et de Erekosë en 1970. Tous sont des anti-héros aux prises avec un monde divisé entre Loi et Chaos, et Moorcock les relie en faisant d'eux des incarnations du Champion éternel, héros destiné à combattre pour l'équilibre au sein du Multivers

connaissez vous
le cycle d elric de melniboné et le cycle d hawmoon
serie de livre d heroic fantaisy vraiment passionant!!
classique de la fantaisy britanique


il a meme eu un jeu de role "stormbinger". l'epée buveuses d'ames et incontrolable d elric le necromancier
livres pas tout jeune mais qui sont encore actuelement tres apprecié
moi ils m ont captivé et je les devorée avec un interet grandissant de page en page
beaucoup d entre vous doivent connaitre mais je trouve interessant de le faire partager aux autres

voili voila
j 'attends vos avis sur l'oeuvre de cet auteur pirat
p;s le cycle d elric est disponible a la bibliotheque d argenton bounce
Laurent
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Sam 20 Avr 2013, 20:55
Oui c'est excellent. Sans doute une des plus grande influence de nos jeux avec Tolkien et Howard (pour l'héroic Fantasy)
Il est bon de le rappeler aux plus jeunes d'entre nous. farao
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Dim 21 Avr 2013, 20:39
Laurent a écrit:Oui c'est excellent. Sans doute une des plus grande influence de nos jeux avec Tolkien et Howard (pour l'héroic Fantasy)
Il est bon de le rappeler aux plus jeunes d'entre nous. farao

A propos de Howard, le saviez-vous ?

Conan le barbare et Elric de Melniboné se sont rencontrés dans les comics Conan, époque Barry Windsor-Smith (début des années 70...)

FANTASY MON AMOUR,mickael moorcock  220px-Conan_the_Barbarian_14


Cette aventure a été traduite en français quelques années plus tard.
Laurent
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Dim 21 Avr 2013, 23:01
En effet... Laughing
Cela fiche les jetons en fait... Laughing Laughing
Marcus Kyle
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Lun 22 Avr 2013, 18:03
Elric et tous ses avatars , des souvenirs de jeunesse et bien sur Conan plus Solomon Kane d'Howard dont a été tiré un film pas trop mal récemment

http://www.imdb.com/media/rm3204034048/tt0970452
Laurent
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Mar 23 Avr 2013, 01:03
Pas vu mais j'ai lu tous les Solomon Kane (les répurgateurs de Warhammer lui doivent tout) et c'est vraiment très bien.
Il faut lire Howard qui vient d'être réédité, cela vaut le coup !.
alf
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Dim 28 Avr 2013, 13:54
je ne connais d' howard que l adaptation cinematographique de conan avec swarzi
merci d'en parler je vais me renseigner!!!

connaissez vous,amis hordien,(toujours en fantazy) les livres de terry pratchet (chroniques du disque monde) (avec une preferences pour l'ourang outant blibliotecaire et le troll "videur" de la taverne;quant aux gardes municipaux du guet je n en parle pas!... Laughing
c est des bouquins de parodies fantastiques tres droles
bonne lecture,
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Mar 25 Fév 2014, 17:58
mon nouvel avatar represente elric de melniboné c'est le dessin qu'il y avait en premiere de couverture du jdr stormbringer pour ceux qui connaissent c'est l'épé surpuissante   d'elric le mecromancien (elric était capable en autre d'invoquer un terrible demon )
( j'aime bien triste lune et rakhir l'archet rouge)
c'est un super univers j'aimerai pouvoir y voir evoluer un perso
quelqu'un a t'il le jdr ?

dans hawkmoon cela serai super aussi

quelqu'un qui s'y connait pourrai  l'adapter

dommage que je n'ai jamais mastrisé quoi que ce soit parce que LA il y a de la matiere
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Mar 25 Fév 2014, 18:23
"

je ne sais pas inserer un lien, alors je vous post le texte brut (voir mon facebook pour voir le lien ou j' ai trouvé le sujet)

merci a ceux qui prendrons le tps  de lire cela  Very Happy  Very Happy 

Michael Moorcock et un Million de Sphères


Fort d’une cosmogonie qui a marqué les esprits et le monde des rôlistes, Michael Moorcock est avant tout un auteur atypique d’heroic-fantasy dite traditionnelle. S’il a commencé, sobrement, comme tous les écrivains de sa génération, par la publication de nouvelles, son statut confirmé d’écrivain a été le tremplin pour la réalisation d’une œuvre complexe et riche se déroulant au sein d’un même univers (on dit même Multivers), le Million de Sphères, mais empruntant des voies narratives très variées.
Michael Moorcock (1939)

Michael_Moorcock_2012Michael John Moorcock est un auteur anglais de roman de fantasy et de science-fiction né en 1939. Grand amateur d’Edgar Rice Burroughs (auteur de Tarzan et John Carter), il devient rédacteur de la revue Tarzan Adventures dès 1957 et commence à écrire ses premières nouvelles. Il pastiche le maître en écrivant une série de romans, le Cycle du guerrier de Mars sous le pseudonyme de Edward Powys Bradbury. Il inclura plus tard le personnage de Michael Kane le héros de ce cycle dans sa cosmogonie personnelle, faisant de lui l’une des incarnations du Champion Éternel. A voir s’il ne l’avait pas déjà imaginé comme tel…
C’est en 1960 qu’il commence à travailler sur son personnage le plus emblématique, Elric de Melniboné, ce qui l’entraînera dans la pure heroic-fantasy. En devenant Directeur de la revue New Worlds en 1964 (magazine de fantasy et science-fiction), Moorcock accumule un grand nombre de difficultés financières. La revue périclite en 1971, 2 ans après son départ, mais Moorcock, criblé de dettes, est sans le sous et n’a d’autre choix que d’écrire à tour de bras des romans "alimentaires".
Même si nombre de ces œuvres "alimentaires" appartiennent à l’Hypercycle du Multivers, une sorte de vision globale d’un même univers à laquelle participe la totalité des œuvres bâties autour de la notion de Champion Éternel, le nombre d’écrits de Moorcock en dehors de cette sphère est quand même impressionnant. On lui attribut plus de 200 œuvres, qu’il s’agisse de nouvelles ou de romans. C’est donc un auteur très prolifique, et même dans "l’alimentaire", il a réussi à sortir du lot et à obtenir des prix littéraires. Beaucoup ont largement décrié cette période difficile de la vie d’auteur de Moorcock comme celle où il réalisa ses pires récits. Mais c’est loin d’être avéré. L’avantage qu’il avait de se poser comme un pur auteur d’heroic-fantasy ou de science-fantasy (quand il faisait de la SF), c’est de pouvoir respecter le genre sans se prendre la tête. L’heroic-fantasy d’aujourd’hui est différente, plus littéraire et plus construite, moins simple d’accès qu’à la grande époque de Moorcock, ce que l’auteur se plaît à rappeler, parfois en dénigrant les succès de la dernière décennie.
Aujourd’hui âgé de 74 ans, Moorcock n’écrit plus beaucoup, mais il était encore publié en 2011 et reste très actif dans la communauté littéraire de genre.
Le Million de Sphères

C’est une dénomination autant qu’une description qui se cache derrière cette expression largement utilisée dans une partie des romans de Moorcock au travers de personnages qui en savent assez sur la structure de l’univers pour l’exprimer en ces termes. Ils évoquent aussi le terme de Multivers. Dans sa cosmogonie, Moorcock se représente un multivers sous la forme de bulles de réalité flottant et se déplaçant dans un vide non-qualifiable. Ces bulles de réalité se touchent et se croisent parfois, fusionnant l’espace d’un instant au sein d’une mécanique inexplicable. Il faut voir ces bulles comme des réalités parallèles, des univers à part entière virtuellement infinis, dans lesquels des mondes entiers vivent et évoluent.
Dans certaines Sphères, des personnages ont parfois conscience de cette structure et l’exploitent à leurs fins, se mouvant de monde en monde pour diverses raisons. D’autres en revanche, se limitent à l’univers qu’ils connaissent en toute ignorance de la manière dont le Multivers fonctionne. Si Moorcock n’évoque clairement cette notion fondatrice de son Multivers qu’à partir du cycle d’Erekosë, pas loin de 10 ans après ses débuts, c’est parce qu’il n’en avait pas besoin avant. Mais une structure avait commencé à germé au cours des aventures des différents personnages centraux de ses cycles (Elric, Le Guerrier de Mars, Dorian Hawkmoon, Jerry Cornelius, etc.), que l’interprétation de cette structure devait nécessairement faire une apparition en tant que point d’attache central de son œuvre. L’autre aspect des choses étant que son intention de faire se rencontrer dans quelques cross-overs les personnages de ses cycles imposait à Moorcock d’expliquer d’une manière ou d’une autre comment ces interactions étaient possibles.
La Loi et le Chaos

symbole_du_chaos
Le symbole du Chaos
Tandis que les classiques de la fantasy s’évertuent à donner une dimension au bien et au mal, Moorcock a eu l’idée d’opposer deux concepts différents qui sont la Loi et le Chaos. Dans le monde d’Elric, les Jeunes Royaumes, le Chaos est très présent, et la Loi peu représentée. A l’inverse, d’autres univers comme l’Europe post-apocalyptique de Dorian Hawkmoon est quant à elle très dominée par la Loi. Mais il serait ridicule de croire que ces deux notions sont parfaitement similaire au bien et au mal. Avec une majuscule, les concepts de Loi et Chaos représentent des aspects complexes de l’univers qui sont l’un comme l’autre susceptibles de provoquer le bien comme le mal.
Pour simplifier, la Loi représente la science, la volonté de structurer l’univers et la vie selon des règles fixes et stables, et au mieux, immuables. A l’inverse, le Chaos représente la magie, et l’idée que l’absence de structures et de règles est ce qui permet à la vie de s’épanouir et d’évoluer. Bien entendu, aucune de ces visions appliquée à l’extrême ne permet d’entretenir l’existence telle que nous la concevons qui résulte justement des interactions entre l’un et l’autre. Plus que des philosophies ou des concepts, Loi et Chaos représentent des forces concrètes et certaines créatures du multivers sont totalement assujettis à leur puissance au point d’en devenir des quasi-incarnations.
Dans le monde d’Elric, ces races de créatures sont toutes deux connues sous les noms des Seigneurs du Chaos et Seigneurs de la Loi, servant respectivement Chaos et Loi. La dominance des Seigneurs du Chaos dans les Jeunes Royaumes est avérée. Vénérés comme des dieux par les peuples les plus puissants de cette sphère, les Seigneurs du Chaos les influencent pour que leurs fidèles conservent leur hégémonie et continuent de faire du monde ce qu’il est, un territoire du Chaos.
Mais dans le Million de Sphères où opèrent ces êtres surnaturels, dont l’existence dépasse du cadre d’une seule Sphère et influencent de nombreux autres mondes, il y a de nombreux univers où ni leur nom, ni leur présence n’est éventée. Mais qu’ils soient ostensiblement représentés par des dieux ou totalement anonymes, Loi et Chaos se partagent l’univers et l’existence de celui-ci ne saurait être soumis à une seule de ses forces à la fois. C’est la raison pour laquelle il existe une troisième force : la Balance Cosmique.
La Balance Cosmique

Ce n’est pas une force en tant que telle, mais une représentation mystique de l’équilibre des puissances entre la Loi et le Chaos qui permet à l’univers d’exister. Sans elle, l’équilibre de nombreuses Sphères serait rompu au point d’en menacer l’intégrité, car ni Loi, ni Chaos n’ont conscience que leur force seule ne suffit pas à maintenir l’existence du Million de Sphères et que leur philosophie conduit soit à la destruction totale (le Chaos) soit à la fixité éternelle (la Loi), donc à une négation de ce que leurs interactions ont créé.
Dans le multivers de Moorcock la Balance Cosmique est généralement vue comme une résultante et non comme une force consciente. C’est le constat de l’équilibre universel qui inspire les actions qui permettent de le préserver. Pourtant, à plusieurs reprises dans les différents cycles, l’on prête à la Balance Cosmique une volonté propre et une capacité d’action directe. Mais dans l’ensemble, il s’agit soit d’une anomalie, soit d’une exception, car le seul outil et représentant actif et influent dont la Balance Cosmique est dotée est le Champion Éternel.
Le Champion Éternel

Même si l’on ne peut raisonnablement prêter aucune pensée rationnelle, ou tout du moins compréhensible par les mortels, à la Balance Cosmique, il se trouve qu’il existe partout dans le Million de Sphères des êtres désignés par elle pour accomplir son œuvre d’équilibre cosmique. Ces êtres sont appelés "Champions Éternels" et la plupart d’entre eux n’ont pas conscience d’être des agents de la Balance Cosmique. En fait, le mécanisme du Champion Éternel est une sorte de soupape de sécurité créée par la force de l’équilibre pour le rétablir quand il est menacé. Mais le Champion serait unique en lui-même et s’incarnerait aux travers les âges et époques des Sphères là où on a besoin de lui.
La vie d’un Champion Éternel, de sa naissance à sa mort, est généralement une torture. Même s’il est amené, seul, à représenter l’essence d’un changement drastique dans l’évolution d’une Sphère, ce n’est pas sans souffrance morale et sûrement pas sans souffrance physique. Toutefois, il convient de préciser que le Champion n’a généralement pas conscience de sa nature et de son rôle. Si peu à peu il découvre le destin auquel il est attaché, il cherche généralement à y échapper, car peu désireux de n’être que l’instrument d’une puissance qui le dépasse. C’est ce qui le conduit à chercher Tanelorn à un moment de son existence.
Même si le Champion Éternel est seul détenteur de la destinée induite par la Balance Cosmique, il est fréquemment accompagné d’un personnage clé, sorte d’ombre ou de reflet du Champion, qui est à la fois son guide et sa conscience : le Compagnon Éternel.
Moorcock fait reposer les intrigues de tous les cycles du Million de Sphère sur la vie d’une incarnation du Champion Éternel qui en est le héros du début à la fin. Il ne prend jamais le parti d’un autre personnage et s’acharne souvent sur son héros telle la Balance Cosmique, jusqu’à ce qu’il ait rempli son rôle.
Le Compagnon Éternel

Le Compagnon Éternel n’est pas, comme le Champion, l’incarnation d’un principe ou d’une destinée. Il apparaît dans l’histoire du Champion pour le côtoyer un temps et être une sorte de fanal dans son existence tourmenté. Le Compagnon ne représente rien d’autre qu’un garde-fou ou un assistant qui saura attirer consciemment ou non le Champion vers son accomplissement. Quelque part, le Compagnon est l’un des outils que la Balance Cosmique emploie pour contrôler son super-pion. Il n’est pas rare que le Compagnon périsse par la faute du Champion, mais même son décès continue d’entraîner le Champion vers son destin. Et pour un même Champion, le Compagnon peut parfois prendre plusieurs visages.
Tanelorn

Tanelorn, la Cité Éternelle, est une sorte d’idéal paradisiaque dont la plupart des incarnations du Champion Éternel ont conscience de l’existence et recherchent dans l’espoir d’y couler des jours heureux et d’échapper à leur destin. Cette ville échappe totalement à l’influence de la Loi et du Chaos, et peut-être même de la Balance Cosmique. Tanelorn est unique dans le Million de Sphère, mais disposerait d’une porte d’entrée ou d’une incarnation dans chacun de ces univers. Elle est intemporelle et connecté à toutes les Sphères et toutes les époques.
L’Hypercycle du Multivers

Le cycle d’Elric

elric_of_melnibone
Une illustration d’Elric
Elric de Melniboné est la première incarnation de ces Champions Éternels à figurer dans la littérature de Michael Moorcock. Et Elric est aussi un anti-héros atypique. Seigneur tout puissant d’un empire sur le déclin, Elric est un albinos. Il est donc physiquement faible. Mais il vit dans un royaume où les connaissances magiques surpassent celles de tous les peuples vivants sous le joug de Melniboné. Les melnibonéens sont ainsi capables d’invoquer des créatures magiques comme les élémentaires et les démons, ils élèvent des dragons et savent concocter les décoctions qui accroissent pouvoirs et perceptions. C’est par le truchement de cette alchimie qu’Elric compense ses faiblesses.
Mais durant des siècles, Melniboné s’est enfoncée dans l’apathie et sa propre suffisance. A l’ombre du grand empire, des royaumes ont lentement repris leur indépendance, conquérant leurs propres terres sous le nez de leur antique suzerain. Lui-même n’ayant pas le moindre désir de régner, Elric abandonne son trône et le laisse aux mains de son ambitieux cousin Yyrkoon. Cette usurpation ne restera pas impunie puisque Elric s’alliera avec les Jeunes Royaumes et organisera le sac de son propre empire et de sa capitale Imrryr pour retirer la couronne de la tête de son cousin (et la tête du cou dans le même temps) et accessoirement tuer accidentellement sa femme Cymoril. Après quoi, les survivants melnibonéens deviendront de simples mercenaires errants de par le monde.
L’histoire d’Elric ne s’arrête pas là, et ne fait en somme que commencer. N’étant plus empereur de rien du tout, il devient lui-même un aventurier sans attache. Au service du Seigneur du Chaos Arioch il va rapidement s’opposer à la montée en pouvoir des Pan Tangiens, un peuple conquérant particulièrement agressif et qui s’en prend à tous les Jeunes Royaumes. Mais il se trouve que les Pan Tangiens sont également au service des Seigneurs du Chaos et Elric finira par prendre le partie des Jeunes Royaumes, se rebellant contre Arioch et sa clique et participant activement à la lutte contre l’hégémonie pantangienne.
Dès le début de son histoire, Elric s’amourache d’un personnage un peu particulier qui sera lui aussi un élément récurrent de l’existence des Champions Éternels, l’épée Stormbringer. Cette arme noire, ainsi que de nombreuses armes similaires dans le multivers de Moorcock, semblent avoir été créée par des déité très anciennes. Elles ont toutes des pouvoirs particuliers, paraissent douées d’intelligence et sont éternelles autant qu’indestructibles et précieuses. Stormbringer accorde à Elric la capacité de boire les âmes, ce qui lui procure en retour la force qui lui fait défaut de par sa défaillance biologique. Si bien qu’il se passera rapidement des drogues dont il se sert au début pour ne se servir que de son arme. Problème… Stormbringer est insatiable, et c’est de cette propension à chercher l’âme de ses victimes qu’elle tuera Cymoril, le grand amour d’Elric, presque d’elle-même.
Dans les Jeunes Royaumes, il est fait état d’une autre Épée Noire jumelle de Stormbringer appelée Mournblade et qui apparaît de temps à autre dans la saga, notamment dans les mains d’Yrkoon.
L’histoire d’Elric est déclinée essentiellement sous forme de nouvelles et celles-ci ont été écrites dans un ordre assez chaotique (c’est de circonstance) et pas du tout chronologique. On saura à quelle fin tragique Elric est destinée bien avant de connaître toutes les péripéties de son existence tourmentée. Mais en somme, la construction scénaristique est ici moins importante que les faits entourant le personnage, sorte de chien dans un jeu de quille à l’échelle cosmique. Les autres cycles du Champion Éternel ont reçu des traitements plus construits et Elric en tant que premier personnages marquant de Moorcock est aussi un peu son chouchou. Il est donc difficile de retracer toute l’histoire de ce personnage dans son cycle, et encore plus difficile de conseiller une logique de lecture au travers des diverses parutions, rééditions et redécoupages du cycle. Il est un ouvrage à part dans ce cycle, c’est "Le Navigateur sur les mers du destin" qui a été écrit deux fois sous deux points de vue différent. Il est à part car il donne toute la mesure du Multivers de Moorcock. C’est un récit dans lequel il fait se rencontrer quatre incarnations différentes du Champion Éternel (dont Elric) pour les amener à lutter ensemble contre une menace directe à la Balance Cosmique.
Toutefois, s’il y a un point de départ à tout cela, il faut commencer par Elric des dragons. Ça ne constitue pas le premier écrit de Michael Moorcock, mais c’est le plus emblématique de la série.
Les trois premiers volumes de l’édition Pocket que sont Elric des dragons, La Forteresse de la perle et Le Navigateur sur les mers du destin ont été réédités récemment sous le titre Elric – Intégrale 1. Il convient de noter qu’il s’agit de trois romans marquant contant l’histoire d’Elric.
Les autres volumes connus aux éditions pocket sont :
Elric le nécromancien, recueil de nouvelles écrites de 1961 à 1967, dont la toute première de Moorcock concernant Elric (la Cité qui rêve).
La Sorcière dormante, un roman de 1971
La Revanche de la Rose, un roman de 1991
L’Epée noire, recueil de nouvelles écrites entre 1962 et 1963
Stormbringer, recueil de nouvelles écrites entre 1963 et 1964
Elric à la fin des temps, recueil de 2 nouvelles, une de 1962 et une autre de 1977
Elric : Les Buveurs d’Âmes, roman de 2011 résultat d’une collaboration avec un autre écrivain, Fabrice Colin, un auteur français.
A noter au passage qu’Elric à la fin des temps est une oeuvre intéressante car mélangeant 2 Sphères du Multivers de Moorcock qui n’ont pas grand chose à voir entre elles. La fin des temps est une Sphère dans lesquels des immortels ayant pratiquement tous les pouvoirs s’adonnent à des plaisirs divers et sans but avec la conscience que l’univers entier touche bientôt à sa fin. Ou comment les créatures les plus désœuvrées de l’univers vont être jugée par le Champion Éternel le plus tourmenté de tous les temps ? Une rencontre intéressante.
Le cycle d’Hawkmoon

dorian_hawkmoon
Une illustration de Dorian Hawkmoon sur la couverture du jeu de rôle portant son nom
Hawkmoon constitue le second cycle d’importance de type heroic-science-fantasy qui donna la réplique au cycle d’Elric. Constitué uniquement de romans, au nombre de 7, divisés en deux cycles (4 et 3), le cycle d’Hawkmoon retrace l’existence tragique de Dorian Hawkmoon, une nouvelle incarnation du Champion Éternel. Cette fois, c’est le contexte de l’histoire qui est intéressant puisque Moorcock se projette dans le futur de notre propre planète, un futur post-apocalyptique après un événement appelé le "Tragique Millénaire". Le cadre principal de l’histoire confronte Dorian Hawkmoon, un duc issue de ce qui reste de l’Allemagne à l’Empire Granbreton, une nation dirigée par des aristocrates complètement timbrés et qui s’est mise en tête de conquérir l’Europe. Une Europe qui a bien changé puisque revenue au moyen-âge dans un modèle féodal dans lequel la science la plus évoluée revêt un caractère magique dont rares sont ceux qui en comprennent encore les rouages.
Dans cette Europe dévastée, Dorian Hawkmoon, capturé et sujet d’expérimentation des Granbretons va être secouru par le Comte Airain, qui règne sur un territoire appelée Kamarg (oui oui, c’est la Camargue de notre beau pays), et qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. Au départ introduit chez Airain comme une taupe dominée par un artefact que lui ont greffé sur le front les Granbretons, Hawkmoon sera soigné, épousera Ylsselda la fille du Duc et deviendra héritier de Kamarg et chef de file du soulèvement qui permettra d’anéantir les Granbretons. Tout cela ne sera pas sans pertes et fracas, ni même sans quête dans laquelle Dorian Hawkmoon se portera acquéreur de l’Epée de l’Aurore, une de ces vieilles reliques comparable à Stormbringer.
Ce cycle se veut un peu moins mystique et plus terre à terre que celui d’Elric. Hawkmoon sera certes impliqué dans l’intrigue du Navigateur sur les mers du destin, étant l’une des quatre incarnations du Champion Éternel à prendre les armes pour préserver la Balance Cosmique, mais en dehors de ça, il arpentera des terres "connues". Cette vision futuriste de Moorcock est d’ailleurs assez amusante et riche d’innovations. L’apport de la science comme "magie" de cet univers féodal donne une dimension baroque, voire steampunk, à ce cycle. Cet univers a d’ailleurs été largement enrichi par le jeu de rôle tiré de cette série au travers d’une direction artistique particulièrement fidèle à l’ambiance d’Hawkmoon. Finalement, bien que l’histoire de ce Champion Éternel se passe dans le futur de la terre, nous restons bien ancrés dans l’heroic-fantasy, le côté "science" se confondant allègrement avec l’inexplicable.
Mieux construit et plus classique qu’Elric par bien des aspects, le cycle d’Hawkmoon comporte cette touche d’originalité osée qui le distingue de ses concurrents de l’époque. En cela, son parti pris semble assez similaire à la Terre Mourrante de Jack Vance, mais dans un monde qui serait à mi-lieu entre le monde moderne et les excès pitoyables de l’univers de Cugel. Par ailleurs, si la "vraie" magie existe véritablement, son incursion dans l’Europe féodalisée du Tragique Millénaire reste très sommaire. En outre, les grandes questions universelles posées par les notions de Champion Éternel, Balance Cosmique, Loi et Chaos ne constituent pas le fer de lance de cette saga. Si on peut déduire de l’ambition granbretonne une forte domination de la Loi sur le monde, on est tenté de dire que l’action d’Hawkmoon va donc ramener le Chaos et la magie, et c’est donc un peu ce qui se passe, mais ça n’est qu’une interprétation.
Pour lire Hawkmoon, rien de plus simple. Il suffit de suivre l’ordre des parutions, les 4 premiers constituant le premier cycle et les 3 derniers, le second :
Le Joyau Noir sorti en 1967
Le Dieu Fou paru en 1968
L’Epée de l’aurore en 1968 également.
Le Secret des Runes en 1969.
Le Compte Airain sorti en 1973.
Le Chamption de Garathorm en 1973 aussi.
La Quête de Tanelorn en 1975.
Le cycle de Corum


corum_jhaelen_irsei
Une illustration de Corum dans son premier cycle. Sa main et son œil manquant ont été remplacés par des reliques très spéciales.
Avec Corum nous abordons deux cycles également, chacun composé de 3 volumes. Ils ont été écrits, le premier après le premier cycle d’Hawkmoon, et le second pendant le second Cycle d’Hawkmoon. A ce titre, on remarquera que beaucoup de dates de sorties des romans de Moorcock se télescopent entre 1961 et 1980 où il a été le plus prolifique (et pas forcément le plus qualitatif, étant donné les difficultés financières du début des années 70 qui lui imposaient d’écrire et de publier pour nourrir les siens). D’aucun pourrait taxer l’écrivain de faire dans l’alimentaire, mais personne ne peut le lui reprocher. Comme il l’a dit lui-même : il faut bien manger. Avec Corum, Moorcock renoue avec un énième Champion Éternel mais avec une signature encore différente de celle d’Elric, un pur anti-héros, ou Hawkmoon, un vrai héros. Car cette fois, le Champion Éternel n’est pas un humain, mais un Vadhagh, et la menace, quant à elle, est humaine, sous les trait d’un peuple particulièrement agressif et conquérant surnommé les Mabdens, qui ne sont pas sans rappeler les Pan Tangiens des Jeunes Royaumes… Et pour cause, puisque les Mabdens sont des nomades entre les Sphères du Million de Sphères qui profitent des portes s’ouvrant naturellement entre elles pour essaimer et conquérir de nouveaux territoires (ce que les Pan Tangiens sont).
C’est donc ce qui va arriver aux Vadhaghs, les Mabdens vont leur tomber dessus et tout casser. Corum Jhaelen Irsei est un Prince Vadhagh, le dernier du genre, qui va être confronté à cette menace qui entend éradiquer son peuple. D’une certaine manière, les Mabdens y parviennent. Les Vadhagh constituent une ancienne race de l’univers ressemblant un peu à des elfes de Tolkien. Corum va rapidement comprendre que les Mabdens ne sont pas des gentils quand il sera amputé d’un œil et d’une main sous la torture de ceux-ci. Toutefois, cela ne l’empêchera pas de devenir le Champion Éternel censé protéger les autres peuples contre l’hégémonie Mabden. A ce titre, l’on perçoit dans toute l’histoire de Corum que les Melnibonéens pourraient être des descendants des Vadhaghs et que la lutte contre les Pan Tangiens serait une sorte de bis repetita.
Corum est un héros assez spécial car profondément inhumain. Au lieu de chercher l’honneur ou la vengeance (sauf contre celui qui a tué sa famille, faut pas déconner), Corum a une propension à la douceur et au pardon. Il n’en sera pas moins impitoyables, mais il est clairement plus ouvert et moins paranoïaque que ses "prédécesseurs". Par ailleurs, les origines de sa race est un source d’interrogation même pour lui au cours de ses pérégrinations.
Les deux cycles de Corum sont presque indépendants l’un de l’autre. Il se trouve que dans le second, Corum est "invoqué" dans un futur lointain qu’il a contribué à créer dans le premier, mais qu’il y vit une aventure sans conséquence pour le temps d’où il vient. L’ensemble de cette saga est largement inspirée par la mythologie celtes (surtout le second cycle qui baigne pour ainsi dire dedans) et dispose d’un cachet très particulier qui la distingue bien de l’histoire d’Elric et de celle d’Hawkmoon. Même si Corum est aussi l’un des protagonistes de Navigateurs sur les mers du destin, cet épisode n’a pas d’influence sur le rôle qu’il joue dans son propre cycle.
Pour lire Corum chronologiquement, c’est comme pour Hawkmoon, lire les livres des cycles dans l’ordre de sortie.
Le Chevalier des épées (1971)
La Reine des épées (1971)
Le Roi des épées (1971)
La Lance et le Taureau (1973)
Le Chêne et le Bélier (1973)
Le Glaive et l’Etalon (1974)
Le cycle d’Erekosë


erekose
L’un des multiples visages d’Erekosë
Si ce Champion Éternel là fait figure d’exception, c’est parce qu’il est le seul à se souvenir de la totalité de ses incarnations, donc le seul à ressentir vraiment tout le poids qui pèse sur ses multiples existences. Au regard de quoi il sait qu’il a été Corum, Elric ou Hawkmoon dans d’autres vies. Il n’a pas forcément en tête tous les détails de ces vies, mais il a au moins conscience d’être ce qu’il est, donc le Champion Éternel, donc un outil de la Balance Cosmique, donc quelqu’un qui n’a aucun libre arbitre. C’est probablement la plus cruelle de ses incarnations en somme.
Le cycle d’Erekosë est assez court et ne comporte que trois ouvrages qui sont :
Le Champion Éternel (1970)
Les Guerriers d’argent (1970)
Le Dragon de l’épée (1986)

A ce titre, Erekosë n’étant qu’une de ses incarnations, appelée ainsi uniquement dans le premier livre, le nom de celui qui se souvient devrait plutôt être John Daker (puisque c’est sous ce nom que l’on commence véritablement à parler de lui) et que John Daker est un peu la boucle bouclée de l’histoire d’Erekosë. Mais bon, peu importe son nom, en fin de compte, tellement il en a porté. Les récits qui mettent en scène Erekosë en font un autre porteur de l’Epée Noire (une autre cousine de Stormbringer ou de Mournblade, ou l’une d’elle en personne) et un adversaire particulièrement redoutable. Si Elric n’était pas un tendre avec Stormbringer à la main, Erekosë est 10 fois pire. C’est un véritable boucher. Dans l’ensemble, les deux premiers tomes ne sont pas très convaincants, se contentant de faire un récit de high-fantasy débridé dans lequel l’invincible Erekosë appelé là où il est utile doit résoudre un dilemme moral à gros coup d’Epée Magique. C’est cousu de fil blanc (ou plutôt rouge sang), ça ne fait pas dans la dentelle (ou plutôt si, mais de la dentelle de chair humaine), et ça ne soulève que peu de questions (sans pour autant n’en poser aucune). Le troisième tome, plus récent et mûri, nous offre en revanche un petit twist des plus intéressants et rien que pour parfaire sa culture sur les Champions Éternels je conseille le cycle dans son ensemble.
Les autres parutions

Si je suis au fait d’autres parutions consacrées à l’Hypercycle, je ne les ai pas lue et je suis bien en peine d’en décrire le contenu de manière personnelle. Ainsi, le Cycle du guerrier de Mars est l’un des plus anciens écrits de l’Hypercycle, et Le Pacte de Von Bek le plus récent. Il convient de citer également les Danseurs de la fin des temps (je n’ai lu qu’un seul tome), Les Aventures de Jerry Cornelius, et Le Nomade du temps. Dans l’ensemble, avec les autres cycles déjà cités, la somme d’écrits sur l’Hypercycle est déjà énorme. Si je n’en conseille pas forcément la lecture en totalité, étant donné l’approche de genre très différente d’un cycle à l’autre, il y a des idées intéressantes dans chacune d’eux. Du reste, Moorcock était et demeure un auteur facile dont le style épuré, parfois même simpliste, a laissé des traductions très abordables et faciles à lire.
Inspirations

stormbringer

Moorcock est une source d’inspiration incroyable, et l’univers d’Elric en particulier. On ne compte plus les illustrateurs qui se sont emparés de l’imagerie d’Elric et les objets emblématiques de son histoire : Le Trône de Rubis de Melniboné, L’Epée Noire, Le culte des Seigneurs du Chaos (et leur symbole, les 8 flèches divergentes) et Arioch en particulier, etc.. Mais ça ne s’arrête pas là. Stormbringer et son porteur albinos ont largement participé à l’image du rock et du hard rock. Michael Moorcock a même été jusqu’à participer à la déclinaison musicale de son œuvre par le groupe Hawkwind en 1985.
En Jeux de rôle, Elric a également donné naissance à 3 jeux de rôle, le premier en 1981 intitulé Stormbringer, le second en 1993 appelé Elric, qui était une rénovation du premier et une réadaptation plus proche du livre, et enfin un troisième, nommé Mournblade paru en 2012, carrément réinventé. Sur le modèle de Stormbringer, la société Chaosium avait aussi adapté l’univers d’Hawkmoon qui bénéficia d’un grand nombre d’extensions de contenu, mais qui, quant à lui, ne fut pas réadapté plus tard.
BD_Elric

Elric jouit aussi à présent d’une adaptation (française) en BD éditée chez Glénat en 2013 après une tentative ratée (avortée en 2012) de le porter sur le grand écran. De ce que j’ai en pu voir, le dessin retranscrit la grandiloquence du genre dans un style réaliste très détaillé. Je ne l’ai pas lue personnellement mais je pense que j’irai y jeter un œil sous peu. Un second tome étant programmé pour cette année (et 4 sont prévus en tout), la sauce semble avoir prise et tous les espoirs sont permis quand à voir une portion de cette grande saga de high-fantasy faire son chemin sur ce média.
Une autre adaptation un peu plus particulière existe également, un production américaine, en BD, toujours, mais au format comics. 3 tomes sont parus sous le titre Elric, l’équilibre perdu. Ce récit n’est d’ailleurs pas tout à fait une adaptation mais un récit inspiré de Moorcock puisqu’il met en scène Elric, Hawkmoon et Corum dans une aventure qui conduit ces Champions Éternels à réparer la Balance Cosmique. Cela rejoint grosso modo le scénario de Navigateur sur les mers du destin, mais c’est une interprétation très libre de l’univers de Moorcock contrairement à l’œuvre française qui se veut proche de l’histoire d’Elric des dragons.
En conclusion

Moorcock est un auteur d’heroic-fantasy au sens pur et il se définit lui-même comme tel. Il estime qu’il raconte des récits aventureux fantastiques dénués de toutes limites. Même si sa cosmogonie est cadrée et régie par des règles qu’il ne transgresse à aucun moment, il se préoccupe finalement assez peu de la cohésion de l’ensemble, ni même de nous donner toutes les clés de son univers si toutefois elles existent. Certains pourront conjecturer et monter des hypothèses aussi sophistiquées que possible sur la manière dont fonctionne le Million de Sphères en dehors de ce qui est évident, il n’en reste pas moins que ça ne touche pas Moorcock qui n’est pas assujetti à ce qu’il a créé, bien au contraire. Une interview récente du bonhomme le laissait même exprimer son ressenti sans concession sur les auteurs modernes qui selon lui, auraient tué l’heroic-fantasy. Ce qu’il faut comprendre c’est que plus l’on ancre l’heroic-fantasy dans la réalité, plus on la rend crédible et moins elle est fantastique. C’est un point de vue manichéen qui exclue l’idée qu’il y ait un entre deux foisonnant de possibilités dont de nombreux auteurs se sont emparés et qui se prétendent de l’heroic-fantasy sans en être vraiment selon les critères moorcockiens. Mais l’on a inventé des sous-ensembles de l’heroic-fantasy en pensant qu’il fallait pouvoir mettre une étiquette sur tous ces écrits. Aujourd’hui, il est clair que Moorcock a écrit ce que l’on qualifie de high-fantasy, une heroic-fantasy exaltée et violente qui se vautre dans le spectaculaire et le caricatural avec ces intrigues lisses et simples dont les ficelles sont épaisses comme des cordes. C’est du Zorro, du Tarzan, du John Carter, mais appliqué dans un contexte médiéval fantastique débridé. C’est un choix narratif qui est moins en vogue à présent, il est vrai, mais qui a son charme et sa puissance.
Ne lisez pas Moorcock en pensant le comparer à du Martin ou du Hobb, car Moorcock est d’une autre époque, une époque qu’il a bien marqué de sa patte, en faisant la transition entre le meilleur de Burroughs et le meilleur des courants de l’heroic-fantasy des années 60 dont il est lui-même la source.
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