La Horde
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Amis de la poésie bonsoir

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Laurent
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Laurent
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Ven 04 Nov 2011, 16:40
La poésie, c'est beau et en plus cela peut faire de très bonnes inspis pour nos jeux.
Celle-ci par exemple me donne bien envie de refaire un Impetus !

Soir de Bataille

Le choc avait été très rude. Les tribuns
Et les centurions, ralliant les cohortes,
Humaient encor dans l'air où vibraient leurs voix fortes
La chaleur du carnage et ses âcres parfums.

D'un œil morne, comptant leurs compagnons défunts,
Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
Au loin, tourbillonner les archers de Phraortes ;
Et la sueur coulait de leurs visages bruns.

C'est alors qu'apparut, tout hérissé de flèches,
Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,

Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.

C'est tiré de: "Les trophées" de José Maria de Hérédia et on peut trouver le recueil entier sur le net


Dernière édition par Laurent le Jeu 19 Juil 2012, 00:06, édité 1 fois
matthieu
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https://www.youtube.com/user/Boblours?feature=mhsn

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Ven 04 Nov 2011, 17:14
Voilà qui plairait à Dadinus Smile
Laurent
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Amis de la poésie bonsoir Empty Re: Amis de la poésie bonsoir

Mar 06 Déc 2011, 13:44
Bon une autre assez connue mais dans le genre texte de bataille, c'est quand même très fort.

Le cimetière d'Eylau de Victor Hugo

À mes frères aînés, écoliers éblouis,
Ce qui suit fut conté par mon oncle Louis,
Qui me disait à moi, de sa voix la plus tendre :
— Joue, enfant ! — me jugeant trop petit pour comprendre.
J'écoutais cependant, et mon oncle disait :

— Une bataille, bah ! savez-vous ce que c'est ?
De la fumée. À l'aube on se lève, à la brune
On se couche ; et je vais vous en raconter une.
Cette bataille-là se nomme Eylau ; je crois
Que j'étais capitaine et que j'avais la croix ;
Oui, j'étais capitaine. Après tout, à la guerre,
Un homme, c'est de l'ombre, et ça ne compte guère,
Et ce n'est pas de moi qu'il s'agit. Donc, Eylau
C'est un pays en Prusse ; un bois, des champs, de l'eau,
De la glace, et partout l'hiver et la bruine.
Le régiment campa près d'un mur en ruine ;
On voyait des tombeaux autour d'un vieux clocher.
Bénigssen ne savait qu'une chose, approcher
Et fuir ; mais l'empereur dédaignait ce manége.
Et les plaines étaient toutes blanches de neige.
Napoléon passa, sa lorgnette à la main.
Les grenadiers disaient : Ce sera pour demain.
Des vieillards, des enfants pieds nus, des femmes grosses
Se sauvaient ; je songeais ; je regardais les fosses.
Le soir on fit les feux, et le colonel vint,
Il dit : — Hugo ? — Présent. — Combien d'hommes ? — Cent-vingt.
— Bien. Prenez avec vous la compagnie entière,
Et faites-vous tuer. — Où ? — Dans le cimetière.
Et je lui répondis : — C'est en effet l'endroit.
J'avais ma gourde, il but et je bus ; un vent froid
Soufflait. Il dit : — La mort n'est pas loin. Capitaine,
J'aime la vie, et vivre est la chose certaine,
Mais rien ne sait mourir comme les bons vivants.
Moi, je donne mon cœur, mais ma peau, je la vends.
Gloire aux belles ! Trinquons. Votre poste est le pire. —
Car notre colonel avait le mot pour rire.
Il reprit : — Enjambez le mur et le fossé,
Et restez là ; ce point est un peu menacé,
Ce cimetière étant la clef de la bataille.
Gardez-le. — Bien. — Ayez quelques bottes de paille.
— On n'en a point. — Dormez par terre. — On dormira.
— Votre tambour est-il brave ? — Comme Barra.
— Bien. Qu'il batte la charge au hasard et dans l'ombre,
Il faut avoir le bruit quand on n'a pas le nombre.
Et je dis au gamin : — Entends-tu, gamin ? — Oui,
Mon capitaine, dit l'enfant, presque enfoui
Sous le givre et la neige, et riant. — La bataille,
Reprit le colonel, sera toute à mitraille ;
Moi, j'aime l'arme blanche, et je blâme l'abus
Qu'on fait des lâchetés féroces de l'obus ;
Le sabre est un vaillant, la bombe une traîtresse ;
Mais laissons l'empereur faire. Adieu, le temps presse.
Restez ici demain sans broncher. Au revoir.
Vous ne vous en irez qu'à six heures du soir. —
Le colonel partit. Je dis : — Par file à droite !
Et nous entrâmes tous dans une enceinte étroite ;
De l'herbe, un mur autour, une église au milieu,
Et dans l'ombre, au-dessus des tombes, un bon Dieu.

Un cimetière sombre, avec de blanches lames,
Cela rappelle un peu la mer. Nous crénelâmes
Le mur, et je donnai le mot d'ordre, et je fis
Installer l'ambulance au pied du crucifix.
— Soupons, dis-je, et dormons. La neige cachait l'herbe ;
Nos capotes étaient en loques ; c'est superbe,
Si l'on veut, mais c'est dur quand le temps est mauvais.
Je pris pour oreiller une fosse ; j'avais
Les pieds transis, ayant des bottes sans semelle ;
Et bientôt, capitaine et soldats pêle-mêle,
Nous ne bougeâmes plus, endormis sur les morts.
Cela dort, les soldats ; cela n'a ni remords,
Ni crainte, ni pitié, n'étant pas responsable ;
Et, glacé par la neige ou brûlé par le sable,
Cela dort ; et d'ailleurs, se battre rend joyeux.
Je leur criai : Bonsoir ! et je fermai les yeux ;
À la guerre on n'a pas le temps des pantomimes.
Le ciel était maussade, il neigeait, nous dormîmes.
Nous avions ramassé des outils de labour,
Et nous en avions fait un grand feu. Mon tambour
L'attisa, puis s'en vint près de moi faire un somme.
C'était un grand soldat, fils, que ce petit homme.
Le crucifix resta debout, comme un gibet.
Bref, le feu s'éteignit ; et la neige tombait.
Combien fut-on de temps à dormir de la sorte ?
Je veux, si je le sais, que le diable m'emporte !
Nous dormions bien. Dormir, c'est essayer la mort.
À la guerre c'est bon. J'eus froid, très-froid d'abord ;
Puis je rêvai ; je vis en rêve des squelettes
Et des spectres, avec de grosses épaulettes ;
Par degrés, lentement, sans quitter mon chevet,
J'eus la sensation que le jour se levait,
Mes paupières sentaient de la clarté dans l'ombre ;
Tout à coup, à travers mon sommeil, un bruit sombre
Me secoua, c'était au canon ressemblant ;
Je m'éveillai ; j'avais quelque chose de blanc
Sur les yeux ; doucement, sans choc, sans violence,
La neige nous avait tous couverts en silence
D'un suaire, et j'y fis, en me dressant un trou ;
Un boulet, qui nous vint je ne sais trop par où,
M'éveilla tout à fait ; je lui dis : Passe au large !
Et je criai : — Tambour, debout ! et bats la charge !

Cent-vingt têtes alors, ainsi qu'un archipel,
Sortirent de la neige ; un sergent fit l'appel,
Et l'aube se montra, rouge, joyeuse et lente ;
On eût cru voir sourire une bouche sanglante.
Je me mis à penser à ma mère ; le vent
Semblait me parler bas ; à la guerre souvent
Dans le lever du jour c'est la mort qui se lève.
Je songeais. Tout d'abord nous eûmes une trêve ;
Les deux coups de canon n'étaient rien qu'un signal,
La musique parfois s'envole avant le bal
Et fait danser en l'air une ou deux notes vaines.
La nuit avait figé notre sang dans nos veines,
Mais sentir le combat venir, nous réchauffait.
L'armée allait sur nous s'appuyer en effet ;
Nous étions les gardiens du centre, et la poignée
D'hommes sur qui la bombe, ainsi qu'une cognée,
Va s'acharner ; et j'eusse aimé mieux être ailleurs.
Je mis mes gens le long du mur ; en tirailleurs.
Et chacun se berçait de la chance peu sûre
D'un bon grade à travers une bonne blessure ;
À la guerre on se fait tuer pour réussir.
Mon lieutenant, garçon qui sortait de Saint-Cyr,
Me cria : — Le matin est une aimable chose ;
Quel rayon de soleil charmant ! La neige est rose !
Capitaine, tout brille et rit ! quel frais azur !
Comme ce paysage est blanc, paisible et pur !
— Cela va devenir terrible, répondis-je.
Et je songeais au Rhin, aux Alpes, à l'Adige,
À tous nos fiers combats sinistres d'autrefois.

Brusquement la bataille éclata. Six cents voix
Énormes, se jetant la flamme à pleines bouches,
S'insultèrent du haut des collines farouches,
Toute la plaine fut un abîme fumant,
Et mon tambour battait la charge éperdûment.
Aux canons se mêlait une fanfare altière,
Et les bombes pleuvaient sur notre cimetière,
Comme si l'on cherchait à tuer les tombeaux ;
On voyait du clocher s'envoler les corbeaux ;
Je me souviens qu'un coup d'obus troua la terre,
Et le mort apparut stupéfait dans sa bière,
Comme si le tapage humain le réveillait.
Puis un brouillard cacha le soleil. Le boulet
Et la bombe faisaient un bruit épouvantable.
Berthier, prince d'empire et vice-connétable,
Chargea sur notre droite un corps hanovrien
Avec trente escadrons, et l'on ne vit plus rien
Qu'une brume sans fond, de bombes étoilée ;
Tant toute la bataille et toute la mêlée
Avaient dans le brouillard tragique disparu.
Un nuage tombé par terre, horrible, accru
Par des vomissements immenses de fumées,
Enfants, c'est là-dessous qu'étaient les deux armées ;
La neige en cette nuit flottait comme un duvet,
Et l'on s'exterminait, ma foi, comme on pouvait.
On faisait de son mieux. Pensif, dans les décombres,
Je voyais mes soldats rôder comme des ombres ;
Spectres le long du mur rangés en espalier ;
Et ce champ me faisait un effet singulier,
Des cadavres dessous et dessus des fantômes.
Quelques hameaux flambaient ; au loin brûlaient des chaumes.
Puis la brume où du Harz on entendait le cor
Trouva moyen de croître et d'épaissir encor,
Et nous ne vîmes plus que notre cimetière ;
À midi nous avions notre mur pour frontière,
Comme par une main noire, dans de la nuit,
Nous nous sentîmes prendre, et tout s'évanouit.
Notre église semblait un rocher dans l'écume.
La mitraille voyait fort clair dans cette brume,
Nous tenait compagnie, écrasait le chevet
De l'église, et la croix de pierre, et nous prouvait
Que nous n'étions pas seuls dans cette plaine obscure.
Nous avions faim, mais pas de soupe ; on se procure
Avec peine à manger dans un tel lieu. Voilà
Que la grêle de feu tout à coup redoubla.
La mitraille, c'est fort gênant ; c'est de la pluie ;
Seulement ce qui tombe et ce qui vous ennuie,
Ce sont des grains de flamme et non des gouttes d'eau.
Des gens à qui l'on met sur les yeux un bandeau,
C'était nous. Tout croulait sous les obus, le cloître,
L'église et le clocher, et je voyais décroître
Les ombres que j'avais autour de moi debout ;
Une de temps en temps tombait. — On meurt beaucoup,
Dit un sergent pensif comme un loup dans un piége ;
Puis il reprit, montrant les fosses sous la neige :
— Pourquoi nous donne-t-on ce champ déjà meublé ? —
Nous luttions. C'est le sort des hommes et du blé
D'être fauchés sans voir la faulx. Un petit nombre
De fantômes rôdait encor dans la pénombre ;
Mon gamin de tambour continuait son bruit ;
Nous tirions par-dessus le mur presque détruit.
Mes enfants, vous avez un jardin ; la mitraille
Était sur nous, gardiens de cette âpre muraille,
Comme vous sur les fleurs avec votre arrosoir.
— Vous ne vous en irez qu'à six heures du soir.
Je songeais, méditant tout bas cette consigne.
Des jets d'éclairs mêlés à des plumes de cygne,
Des flammèches rayant dans l'ombre les flocons,
C'est tout ce que nos yeux pouvaient voir. — Attaquons !
Me dit le sergent. — Qui ? dis-je, on ne voit personne.
— Mais on entend. Les voix parlent ; le clairon sonne.
Partons, sortons ; la mort crache sur nous ici ;
Nous sommes sous la bombe et l'obus. — Restons-y.
J'ajoutai : — C'est sur nous que tombe la bataille.
Nous sommes le pivot de l'action. — Je bâille,
Dit le sergent. — Le ciel, les champs, tout était noir ;
Mais quoiqu'en pleine nuit, nous étions loin du soir,
Et je me répétais tout bas : Jusqu'à six heures.
— Morbleu ! nous aurons peu d'occasions meilleures
Pour avancer ! me dit mon lieutenant. Sur quoi,
Un boulet l'emporta. Je n'avais guère foi
Au succès ; la victoire au fond n'est qu'une garce.
Une blême lueur, dans le brouillard éparse,
Éclairait vaguement le cimetière. Au loin
Rien de distinct, sinon que l'on avait besoin
De nous pour recevoir sur nos têtes les bombes.
L'empereur nous avait mis là, parmi ces tombes ;
Mais, seuls, criblés d'obus et rendant coups pour coups,
Nous ne devinions pas ce qu'il faisait de nous.
Nous étions, au milieu de ce combat, la cible.
Tenir bon, et durer le plus longtemps possible,
Tâcher de n'être morts qu'à six heures du soir,
En attendant, tuer, c'était notre devoir.
Nous tirions au hasard, noirs de poudre, farouches ;
Ne prenant que le temps de mordre les cartouches,
Nos soldats combattaient et tombaient sans parler.
— Sergent, dis-je, voit-on l'ennemi reculer ?
— Non. — Que voyez-vous ? — Rien. — Ni moi. — C'est le déluge,
Mais en feu. — Voyez-vous nos gens ? — Non. Si j'en juge
Par le nombre de coups qu'à présent nous tirons,
Nous sommes bien quarante. — Un grognard à chevrons
Qui tiraillait pas loin de moi dit : — On est trente.
Tout était neige et nuit ; la bise pénétrante
Soufflait, et, grelottants, nous regardions pleuvoir
Un gouffre de points blancs dans un abîme noir.
La bataille pourtant semblait devenir pire.
C'est qu'un royaume était mangé par un empire !
On devinait derrière un voile un choc affreux ;
On eût dit des lions se dévorant entr'eux ;
C'était comme un combat des géants de la fable ;
On entendait le bruit des décharges, semblable
À des écroulements énormes ; les faubourgs
De la ville d'Eylau prenaient feu ; les tambours
Redoublaient leur musique horrible, et sous la nue
Six cents canons faisaient la basse continue ;
On se massacrait ; rien ne semblait décidé ;
La France jouait là son plus grand coup de dé ;
Le bon Dieu de là-haut était-il pour ou contre ?
Quelle ombre ! et je tirais de temps en temps ma montre.
Par intervalle un cri troublait ce champ muet,
Et l'on voyait un corps gisant qui remuait.
Nous étions fusillés l'un après l'autre, un râle
Immense remplissait cette ombre sépulcrale.
Les rois ont les soldats comme vous vos jouets.
Je levais mon épée, et je la secouais
Au-dessus de ma tête, et je criais : Courage !
J'étais sourd et j'étais ivre, tant avec rage
Les coups de foudre étaient par d'autres coups suivis ;
Soudain mon bras pendit, mon bras droit, et je vis
Mon épée à mes pieds, qui m'était échappée ;
J'avais un bras cassé ; je ramassai l'épée
Avec l'autre, et la pris dans ma main gauche : — Amis !
Se faire aussi casser le bras gauche est permis !
Criai-je, et je me mis à rire, chose utile,
Car le soldat n'est point content qu'on le mutile,
Et voir le chef un peu blessé ne déplaît point.
Mais quelle heure était-il ? Je n'avais plus qu'un poing,
Et j'en avais besoin pour lever mon épée ;
Mon autre main battait mon flanc, de sang trempée,
Et je ne pouvais plus tirer ma montre. Enfin
Mon tambour s'arrêta : — Drôle, as-tu peur ? — J'ai faim,
Me répondit l'enfant. En ce moment la plaine
Eut comme une secousse, et fut brusquement pleine
D'un cri qui jusqu'au ciel sinistre s'éleva.
Je me sentais faiblir ; tout un homme s'en va
Par une plaie ; un bras cassé, cela ruisselle ;
Causer avec quelqu'un soutient quand on chancelle ;
Mon sergent me parla ; je dis au hasard : Oui,
Car je ne voulais pas tomber évanoui.
Soudain le feu cessa, la nuit sembla moins noire.
Et l'on criait : Victoire ! et je criai : Victoire !
J'aperçus des clartés qui s'approchaient de nous.
Sanglant, sur une main et sur les deux genoux
Je me traînai ; je dis : — Voyons où nous en sommes.
J'ajoutai : — Debout, tous ! Et je comptai mes hommes.
— Présent ! dit le sergent. — Présent ! dit le gamin.
Je vis mon colonel venir, l'épée en main.
— Par qui donc la bataille a-t-elle été gagnée ?
— Par vous, dit-il. — La neige était de sang baignée.
Il reprit : — C'est bien vous, Hugo ? c'est votre voix ?
— Oui. — Combien de vivants êtes-vous ici ? — Trois.


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Amis de la poésie bonsoir Empty Re: Amis de la poésie bonsoir

Mar 06 Déc 2011, 15:56
Alors, toujours de la poésie romantique 19ème siècle mais avec cette fois-ci des accents fantastiques puisque qu'il s'agit ici de magie nécromantique.
Les amateurs de trésors trouvés dans des caveaux apprécieront...Leconte de Lisle

L'épée d'Angantyr
1862

Angantyr, dans sa fosse étendu, pâle et grave,
À l'abri de la lune, à l'abri du soleil,
L'épée entre les bras, dort son muet sommeil ;
Car les aigles n'ont point mangé la chair du brave,
Et la seule bruyère a bu son sang vermeil.
Au faîte du cap noir sous qui la mer s'enfonce,
La fille d'Angantyr que nul bras n'a vengé
Et qui, dans le sol creux, gît d'un tertre chargé,
Hervor, le sein meurtri par la pierre et la ronce,
Trouble de ses clameurs le héros égorgé.

Hervor

Angantyr, Angantyr ! C'est Hervor qui t'appelle.
Ô chef, qui labourais l'écume de la mer,
Donne-moi ton épée à la garde de fer,
La lame que tes bras serrent sur ta mamelle,
Le glaive qu'ont forgé les nains, enfants d'Ymer.

Angantyr

Mon enfant, mon enfant, pourquoi hurler dans l'ombre
Comme la maigre louve au bord des tombeaux sourds ?
La terre et le granit pressent mes membres lourds,
Mon il clos ne voit plus que l'immensité sombre ;
Mais je ne puis dormir si tu hurles toujours.

Hervor

Angantyr, Angantyr ! Sur le haut promontoire
Le vent qui tourbillonne emporte mes sanglots,
Et ton nom, ô guerrier, se mêle au bruit des flots.
Entends-moi, réponds-moi de ta demeure noire,
Et soulève la terre épaisse avec ton dos.

Angantyr

Mon enfant, mon enfant, ne trouble pas mon rêve :
Si le sépulcre est clos, l'esprit vole au dehors.
Va ! Je bois l'hydromel dans la coupe des forts ;
Le ciel du Valhalla fait resplendir mon glaive,
Et la voix des vivants est odieuse aux morts.

Hervor

Angantyr, Angantyr ! Donne-moi ton épée.
Tes enfants, hormis moi, roulent, nus et sanglants,
Dans l'onde où les poissons déchirent leurs reins blancs.
Moi, seule de ta race, à la mort échappée,
Je suspendrai la hache et le glaive à mes flancs.

Angantyr

Mon enfant, mon enfant, restons ce que nous sommes :
La quenouille est assez pesante pour ta main.
Hors d'ici ! Va ! La lune éclaire ton chemin.
Ô femme, hors d'ici ! Le fer convient aux hommes,
Et ton premier combat serait sans lendemain.

Hervor

Angantyr, Angantyr ! Rends-moi mon héritage.
Ne fais pas cette injure à ta race, ô guerrier !
De ravir à ma soif le sang du meurtrier.
Ou, sinon, par Fenris ! Puisse le loup sauvage
Arracher du tombeau tes os et les broyer !

Angantyr

Mon enfant, mon enfant, c'est bien, ton âme est forte.
La fille des héros devait parler ainsi
Et rendre à leur honneur son éclat obscurci.
Prends l'épée immortelle, ô mon sang, et l'emporte !
Cours, venge-nous, et meurs en brave. La voici.
Angantyr, soulevant le tertre de sa tombe,
Tel qu'un spectre, les yeux ouverts et sans regards,
Se dresse, et lentement ouvre ses bras blafards
D'où l'épée au pommeau de fer s'échappe et tombe.
Et le héros aux dents blanches dit : prends et pars !
Puis, tandis qu'il s'étend sur le dos dans sa couche,
Qu'il recroise les bras et se rendort sans bruit,
Hervor, en brandissant l'acier qui vibre et luit,
Ses cheveux noirs au vent, comme une ombre farouche,
Bondit et disparaît au travers de la nuit.
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Lun 10 Déc 2012, 21:17
Dans une thématique plus contemporaine:
Fantomas de Robert Desnos
1

Écoutez,… Faites silence…
La triste énumération
De tous les forfaits sans nom,
Des tortures, des violences
Toujours impunis, hélas !
Du criminel Fantômas.

2

Lady Beltham, sa maîtresse,
Le vit tuer son mari
Car il les avait surpris
Au milieu de leurs caresses.
Il coula le paquebot
Lancaster au fond des flots.

3

Cent personnes il assassine.
Mais Juve aidé de Fandor
Va lui faire subir son sort
Enfin sur la guillotine…
Mais un acteur, très bien grimé,
À sa place est exécuté.

4

Un phare dans la tempête
Croule, et les pauvres bateaux
font naufrage au fond de l’eau.
Mais surgissent quatre têtes :
Lady Beltham aux yeux d’or,
Fantômas, Juve et Fandor.

5

Le monstre avait une fille
Aussi Jolie qu’une fleur.
La douce Hélène au grand cœur
Ne tenait pas de sa famille,
Car elle sauva Fandor
Qu’était condamné à mort.

6

En consigne d’une gare
Un colis ensanglanté !
Un escroc est arrêté !
Qu’est devenu le cadavre ?
Le cadavre est bien vivant
C’est Fantômas, mes enfants !

7

Prisonnier dans une cloche
Sonnant un enterrement
Ainsi mourut son lieutenant.
Le sang de sa pauv’ caboche
Avec saphirs et diamants
Pleuvait sur les assistants.

8

Un beau jour des fontaines
Soudain chantèr’nt à Paris.
Le monde était surpris,
Ignorant que ces sirènes
De la Concorde enfermaient
Un roi captif qui pleurait.

9

Certain secret d’importance
Allait être dit au tzar.
Fantômas, lui, le reçut car
Ayant pris sa ressemblance
Il remplaçait l’empereur
Quand Juv’ l’arrêta sans peur.

10

Il fit tuer par la Toulouche,
Vieillarde aux yeux dégoûtants,
Un Anglais à grands coups de dents
Et le sang remplit sa bouche.
Puis il cacha un trésor
Dans les entrailles du mort.

11

Cette grande catastrophe
De l’autobus qui rentra
Dans la banque qu’on pilla
Dont on éventra les coffres…
Vous vous souvenez de ça?…
Ce fut lui qui l’agença.

12

La peste en épidémie
Ravage un grand paquebot
Tout seul au milieu des flots.
Quel spectacle de folie !
Agonies et morts hélas !
Qui a fait ca ? Fantômas.

13

Il tua un cocher de fiacre
Au siège il le ficela
Et roulant cahin-caha,
Malgré les clients qui sacrent,
Il ne s’arrêtait jamais
L’fiacre qu’un mort conduisait.

14

Méfiez-vous des roses noires,
Il en sort une langueur
Épuisante et l’on en meurt.
C’est une bien sombre histoire
Encore un triste forfait
De Fantômas en effet !

15

Il assassina la mère
De l’héroïque Fandor.
Quelle injustice du sort,
Douleur poignante et amère…
Il n’avait donc pas de cœur,
Cet infâme malfaiteur !

16

Du Dôme des Invalides
On volait l’or chaque nuit.
Qui c’était ? mais c’était lui,
L’auteur de ce plan cupide.
User aussi mal son temps
Quand on est intelligent !

17

À la Reine de Hollande
Même, il osa s’attaquer.
Juve le fit prisonnier
Ainsi que toute sa bande.
Mais il échappa pourtant
À un juste châtiment.

18

Pour effacer sa trace
Il se fit tailler des gants
Dans la peau d’un trophée sanglant,
Dans d’la peau de mains d’cadavre
Et c’était ce mort qu’accusaient
Les empreintes qu’on trouvait.

19

À Valmondois un fantôme
Sur la rivière marchait.
En vain Juve le cherchait.
Effrayant vieillards et mômes,
C’était Fantômas qui fuyait
Après l’coup qu’il avait fait.

20

La police d’Angleterre
Par lui fut mystifiée.
Mais, à la fin, arrêté,
Fut pendu et mis en terre.
Devinez qui arriva :
Le bandit en réchappa.

21

Dans la nuit sinistre et sombre,
À travers la Tour Eiffel,
Juv’ poursuit le criminel.
En vain guette-t-il son ombre.
Faisant un suprême effort
Fantômas échappe encor.

22

D’vant le casino d’Monte-Carlo
Un cuirassé évoluait.
Son commandant qui perdait
Voulait bombarder la rade.
Fantômas, c’est évident,
Était donc ce commandant.

23

Dans la mer un bateau sombre
Avec Fantômas à bord,
Hélène Juve et Fandor
Et des passagers sans nombre.
On ne sait s’ils sont tous morts,
Nul n’a retrouvé leurs corps.

24

Ceux de sa bande, Beaumôme,
Bec de Gaz et le Bedeau,
Le rempart du Montparno,
Ont fait trembler Paris, Rome
Et Londres par leurs exploits.
Se sont-ils soumis aux lois ?

25

Pour ceux du peuple et du monde,
J’ai écrit cette chanson
Sur Fantômas, dont le nom
Fait tout trembler à la ronde.
Maintenant, vivez longtemps,
Je le souhaite en partant.

FINAL

Allongeant son ombre immense
Sur le monde et sur Paris,
Quel est ce spectre aux yeux gris
Qui surgit dans le silence ?
Fantômas, serait-ce toi
Qui te dresses sur les toits ?

1933
xav'
xav'
Gork en personne !
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Amis de la poésie bonsoir Empty Re: Amis de la poésie bonsoir

Lun 10 Déc 2012, 21:38
plein d'inspiration pour 45 adventure !!!
Laurent
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Lun 10 Déc 2012, 22:29
Je n'ai jamais lu Fantomas mais j'aime bien ce petit texte plein d'inspis comme tu dis !
Laurent
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Mer 27 Fév 2013, 18:11
Spécial dédicace

LE PÉLICAN
Le capitaine Jonathan,
Étant âgé de dix-huit ans,
Capture un jour un pélican
Dans une île d’Extrême-Orient.
Le pélican de Jonathan
Au matin, pond un oeuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.
Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un oeuf tout blanc
D’où sort, inévitablement
Un autre qui en fait autant.
Cela peut durer pendant très longtemps
Si l’on ne fait pas d’omelette avant.
Robert DESNOS
dhampy
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Mer 27 Fév 2013, 19:43
Ah c'est génial Laurent j'ai trouver ça très rigolo Very Happy

_________________
... Meuh la VACHE QUI PETE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
... Radaaadaaaaaaaaaaaaa ... !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
C'est un Gaulois qui rencontre un Viking... et il lui dit:
" Et toi le viking avec ton casque à cornes, présente moi ta femme tu seras pourquoi t'as des cornes".
-Merlin, le rassemblement du Corbeau.
"... C'est vrai que j'ai été pas mal malade ...".
" Excusez-moi Sir c'est sur le coup du ... ".
-La Taxe Militaire.
- Sponsor d'Alphonse Labagnole:  "... il va y avoir une poussée d'André-Aline !!! ".
Yamini
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Mer 27 Fév 2013, 19:47
Des souvenirs de persécutions de mon enfance que j'avais réussi à camoufler dans mon inconscient vienne de remonter, merci LAURENT.
Marcus Kyle
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Mer 27 Fév 2013, 20:24
T'avais un pélican qui pondait des z'oeufs ?

Twisted Evil
Le Teufane
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Mer 27 Fév 2013, 22:22
Marcus Kyle a écrit:T'avais un pélican qui pondait des z'oeufs ?

Twisted Evil
Razz Razz Razz
Laurent
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Mer 27 Fév 2013, 22:43
Si je jouais MV à Blood Bowl, mon équipe s'appelerait Dead Poets Society et mes joueurs se nommeraient Hugo, Desnos, Musset... Aragon aurait la compétence Joueur Vicieux.
Marcus Kyle
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Jeu 28 Fév 2013, 09:58
T'as oublié Frederico Garcia Lorca avec la compétence " Dos au mur " Twisted Evil
Laurent
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Jeu 28 Fév 2013, 11:49
C'est sûr à l'époque il aurait été content d'avoir régénération. Laughing
Non sérieux Lorca j'en ferais un revenant direct avec blocage et des compétences force et général.
Les joueurs de champs c'est les poètes nazes... Le Zombie Maurice Carême ,Les squelettes Jacques Prévert et Maurice Rollinat Laughing
alf
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Dim 16 Mar 2014, 14:52
Laurent a écrit:

C'est tiré de: "Les trophées"  de José Maria de Hérédia et on peut trouver le recueil entier sur le net

c'est marrant que tu parle de heredia le seul poeme que je me souvienne de ma scolarité c'est de lui

Les conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ;

Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles.
Laurent
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Dim 16 Mar 2014, 16:13
Oui celui là c'est LE grand classique. Mais j'aime bien aussi. Smile 
warork
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http://nascar-history.webnode.fr/

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Mar 10 Juin 2014, 12:56
Histoire Fantastic :

Lorsque notre régiment s'arrêta près de la clairière,
je regardai le soleil-dieu, il était protecteur jusque-là,
à présent nous pénétrons là où ces rayons ne vont pas,
et j'avance lentement, je me sens entouré, les bois ce resserrent,

une fois au milieu de ces arbres, sombre et vert à la fois,
nous fument empêtrés perdus dans ses méandres sans fin,
nous perdions plus d'un homme sans savoir pourquoi,
notre roi-soleil nous abandonne, notre conviction s'éteint,

nous ne sommes plus qu'une poignée l'arme et l'âme à la main,
nos forces nous lâchent, et mes hommes le deviennent,
Les voilà, enfin nous les apercevons, vifs et furtif, les sylvains,
je reste le seul, conscient je pense l'être, mes sens me préviennent,

la fin est proche, je me rends et je tombe à genou,
je crois avoir vu un arbre bougé et une fée reine
je suis vivant dans l'herbe verte ce fut un rêve ou...
des mots reviennent, des ombres, je suis revenu d'Athel Loren

Poème Bretonien

écrit par votre serviteur

a+

à suivre...
Laurent
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Mar 10 Juin 2014, 22:12
Sympa la poésie bretonienne ! Bravo  Very Happy 
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